Les forces du Vivant en Pyrénées, terre de Liberté

Rencontres avec la Nature dans la Nature

Présente à ce qui se présente, j’ouvre mon Cœur et mon corps tout entier… J’entre en Aventure, résonance et exploration en terre d’expériences avec mon corps, mon esprit et mon Cœur, guidée, inspirée par le Grand Esprit et les nombreux êtres qui ont cherché et trouvé la Liberté, l’Amour et la Vérité…
« La pleine Conscience est Lumière
L’oubli est ténèbres… »
Ténèbres de cette humanité qui oublie qu’elle fait partie intégrante de la Nature et se croit au- dessus de ses Lois : sombre humanité avide et ignorante qui s’octroie le droit et le devoir de la contrôler…
Je fais un pas de côté, et m’aventure en Solitaire, sur les pas des innombrables amoureux de la liberté, de la simplicité et de la vérité… Quoi de mieux que la solitude pour embrasser la vastitude ? Quoi de mieux que la Présence pour apaiser mes inquiétudes ? Depuis que je L’ai rencontrée, je sais être ma propre maman…
Mon jardin intérieur a besoin de mon Attention et de mon Amour…d’un équilibre harmonieux entre sauvage et cultivé… J’aurais pu, comme beaucoup de personnes, me contenter d’un modèle de culture imposé par l’extérieur (famille, éducation, conscience collective, pouvoirs en place …). J’ai eu beau essayer, je n’y suis jamais parvenue…
Néanmoins, je ne suis pas une ermite, et j’ai besoin de la présence de mes semblables et d’un minimum de confort matériel…
Cet équilibre se cherche ; c’est un peu la voie du funambule…
Des voies, des chemins empruntés par des aînés, éveillés, chercheurs de liberté et de vérité de tous les continents, nous y aident, fort heureusement !
Nous le voyons bien : il est vain d’exiger ou même d’espérer que l’extérieur change ; en vrai nous n’avons pas le contrôle, à part sur nous- même…
Je m’inspire de la Nature sauvage et apprends, étudie et pratique des enseignements qui, depuis la nuit des temps s’en sont inspirés en observant le Vivant.
Ces enseignements ont dégagé des chemins, ont fait apparaître des cartes, des structures pour le corps et l’esprit . Ce ne sont pas des connaissances purement intellectuelles, mais basées sur l’observation patiente du Vivant .
Ces enseignements m’aident à structurer , comprendre les Lois de la Vie ; mais, au fil du temps, je m’aperçois que rien ne peut remplacer mon engagement total dans l’expérience et la connaissance basée sur ma propre observation des phénomènes internes comme externes..
Je pars à la rencontre de mon âme… En connaître la face obscure m’aide à savoir quelle attitude adopter face aux parties obscures des autres âmes rencontrées…
Il en va de même pour la part lumineuse…

L’Automne

Avec une grâce et une Beauté infinie, les feuilles tirent leur révérence avant de s’envoler et de changer de forme…Qui est supérieur à la feuille qui s’abandonne ?
Cette Beauté, je la vis comme une caresse…Le vent du Sud flirte avec la Lumière : tout n’est que sensualité…rappelant que l’Amour est l’enfant de la mort…C’est beau, c’est bon, c’est vrai…et c’est amené à disparaître, à s’en aller, à changer de forme…qu’y puis-je ? rien…à part, moi aussi laisser être, laisser aller, m’ouvrir à un nouveau pas sage… Cette évidence me rappelle l’importance d’être présente à ce qui se présente, libre là où je suis, de goûter, contempler, toucher, écouter, ressentir le Vivant…
Hier j’ai trouvé un crane de marmotte, cadeau de la mort…mes yeux s’humidifient quand je pense à ce qu’a du être sa vie, entre terrier, fleurs et prairies, traquée , ronde et sensuelle…je revois ses amours , sa danse, sa course, la brillance de son pelage que j’imagine doux, ses prélassements au soleil, non loin du terrier, au cas où…car , en présence du Ciel, la marmotte est en danger ; elle ne dort que d’un œil et que d’une oreille…prête à entrer si elle voit l’ombre menaçante de grandes ailes ou entend le cri d’alerte strident d’un congénère …Dans ce petit crane blanc, que d’images, de sensations, que de vie… !
Et hier, j’ai revu mon Ami… d’abord au-dessus des aiguilles d’Ansabère, puis au-dessus des aiguilles de mon regard, perçant les voiles de l’ignorance de notre Véritable Nature…Mon cœur, mes corps s’ouvrent et s’expansent quand je suis en sa Présence…Je me vis comme la plus privilégiée des nanties en cadeaux du Vivant…souris, chante, danse…déploie mes ailes…
Sur ces terres, tant et tant empruntées par des chercheurs de liberté, d’amour et de vérité, je vis ma vie comme un poème , ou comme une prière ; j’en capte la substance, l’essence et la magnificence …
Le vent du Sud me souffle de me laisser aller à cette sage folie : celle de « laisser tomber celle que je crois être pour m’ouvrir à Celle que Je Suis… » Tout chante et m’enchante ; chaque pas, chaque partie de ce Tout me relie à la Beauté et à la musique des sphères.
Tout cela, je ne peux le vivre qu’en Sol y Terre.. Toute interaction avec mes semblables ne ferait que réveiller en moi des esprits traqués et frustrés…Traqués car porteurs de mémoires douloureuses pour avoir dit la Vérité dans un monde contrôlé par les mensonges et pour avoir osé incarner la liberté et la simplicité en dépit de la corruption des esprits…
Esprits frustrés car amoureux de l’intensité de la clarté et du sens, freinés souvent, déchus parfois par le trouble du dehors et du dedans…
Hier, cette Beauté infinie m’a caressé la peau, l’âme…avec une acuité au goût de liberté, de joie d’être en Vie…J’ai su ce que Thay signifiait quand il enseignait la voie d’ « être libre là ou vous êtes »
L’été m’a dit : « Sois belle, sois toi-même, rayonne ton rayon de Lumière »…L’automne me dit : « sois libre du passé et du futur, sois libre là où tu es… »
Mieux je me connais en tant qu’être énergétique, mieux je me sens vivante, et libre..Je les (la vie et la liberté) vis (du verbe voir et du verbe vivre)en déployant mes ailes depuis mon cœur ; mes ailes sont le prolongement de mes Poumons et de mon Cœur qui s’ouvrent grand… C’est énergétique, et donc réel. Ce n’est ni une promesse, ni une vue de l’esprit ; c’est une expérience vivante…Jah live disent les rastas ; Diou Biban, les Béarnais ! Dieu vivant, pour ceux qui n’ont toujours pas compris…
En ce temps d’Automne, ce sont les Poumons et son allié le Gros Intestin qui sont chargés de ce précieux équilibre en nous entre les entrées et les sorties. Ils se manifestent dans la dualité nécessaire à l’incarnation : ils densifient, compactent l’essentiel et relâchent ce qui n’est pas nécessaire. Mais comme il nous est difficile parfois de laisser aller ce à quoi nous sommes attachés ! C’est pourtant une folle illusion ! C’est comme si un arbre, après avoir offert des couleurs chatoyantes et somptueuses se disait : « Bon ! cette année, je resterai orange,jaune rouge et marron ; il est hors de question que je laisse partir ces belles feuilles ! » Mais l’arbre sait que le vide précède le plein ; ses feuilles deviendront humus ; en s’enfonçant dans l’obscurité de la Terre, elles l’enrichiront et seront une des conditions nécessaires, aidées par la Lumière, à l’épanouissement d’une nouvelle vie, au bon moment…
Mes poumons, maîtres du Qi , me donnent l’inspiration…je me laisse inspirer en détendant mon corps pour que l’espace s’y révèle ; n’oublions pas que nous sommes dans le petit yin ; il nous invite à relâcher corps et esprit, et de laisser entrer, après avoir vidé…L’inspiration est la phase la plus réceptive , l’expiration la phase la plus active  ; en expirant profondément, j’élimine les toxines emprisonnées dans mes cellules ; l’observation me montre que laisser aller les souffles usés, le passé, les mémoires, le caca, ne se fait pas tout seul, parfois…Blocages, impression de « bouchon », de stagnation, d’étouffement, de gonflement, d’encombrement ; je le sens bien : la « libération » de ces obstructions ne se fera pas toute seule . Cela demande la puissance du Métal :
– densifier la matière , comme le fait la pierre précieuse pour en extraire l’impur
– trancher avec la lame de l’âme pour séparer le clair du trouble , le juste du faux
– protéger avec la fonction bouclier qui me permet de m’adapter aux conditions extérieures , quelles qu’elles soient …Telle est la puissance du Métal…garante de l’équilibre entre les entrées et les sorties, les forces de la nuit et les forces du jour…
Le Métal est notre système bouclier, responsable du Wei Qi (énergie défensive). De l’état énergétique de nos Poumons et de notre Gros Intestin dépendent nos défenses immunitaires. Une respiration profonde élimine les toxines et permet d’oxygéner chacune de nos cellules. « Sur un plan psychologique, les Poumons apportent la substantialité (la capacité à situer clairement les choses), l’intégrité, l’honnêteté , la droiture et la vérité. »
Ils nous donnent aussi la motivation et la détermination nécessaires pour « effectuer ce qui doit se faire »
Selon cette conception, le corps et l’esprit étant intimement liés, il nous appartient d’accompagner ce processus dans notre esprit… C’est loin d’être facile ! souvent, nous sommes confus, encombrés, embrouillés et nous ne savons même pas reconnaître ce dont il nous faut impérativement nous délester ! Notre inspiration, nos aspirations , notre Lumière ont besoin de notre capacité à lâcher prise , à nous dépouiller…Oui, mais…de quoi ?
Parfois, nous l’avons identifié , mais les attachements sont plus puissants que l’on ne croit ; plus nous les avons entretenus longtemps et plus ils sont accrochés à notre corps et à notre être…Croyances limitantes, liens toxiques, souffrances non éclairées, addictions, lieux, vœux obsolètes, mensonges , petits arrangements…Le déni est notre ennemi , et pourtant, trop souvent, nous nous en accommodons …Nous sommes parfois très habiles pour nous raconter des histoires  sans réaliser que nous serons les premiers pénalisés par cette illusion de facilité. Le Maitre Zen Thich Nhat Hahn nous rappelle que la grande majorité de nos perceptions sont erronées ; pourtant combien d’entre nous les suivent comment étant la vérité ? Si , par exemple, je dis : « tu m’as vexée », c’est faux ! La vérité, c’est que la personne a dit ou a fait quelque chose et qu’ensuite, je me suis raconté ma version au sujet
de ses paroles ou de ses actes, ce qui a déclenché en moi une suite de réactions émotionnelles qui sont, bien entendu, subjectives. Réaliser cela nous aide à maintenir la paix et la liberté en nous…Même si, par moments, nous restons troublés par des réactions émotionnelles produites par nos perceptions de la réalité, nous saurons les transformer à leur racine, c’est à dire, en nous- même…Cela demande notre Attention . C’est la Pratique de la Pleine Conscience ; elle s’accompagne toujours de la Pratique de la pleine conscience du souffle. C’est un véritable Chemin de libération.

En ce qui me concerne, j’ai parfois besoin d’une Pratique plus « yang ». Je me relie à l’aspect « guerrière de la Lumière » en moi, et reçois solennellement une épée magique…selon un rituel qui a du sens pour moi.
Je fais alors appel à l’aspect tranchant du Métal et il m’est d’un grand secours !
C’est ce que j’appelle « la lame sacrée », celle du guerrier de la Lumière , au service du bon , du vrai, du Juste…Je pense au héros de mon enfance :le beau Zorro ! Mais aussi bien sur à Saint Michael qui terrasse ses démons intérieurs et au Roi Arthur et sa fidèle Excalibur.
C’est la lame de l’âme, l’outil qui me permet de trancher tous ces liens qui m’empêchent d’être ma propre Lumière…Celle qui renforce mon courage et mon intégrité
« Shlak  »! est l’onomatopée qui m’est apparue , pour accompagner le geste que j’emploie …
En observant mes pensées, les émotions et les sensations corporelles qui les accompagnent, je reconnais des « énergies d’habitude » qui ne sont pas alignées avec mes aspirations, des rôles d’emprunt qui, à moment donné m’ont peut-être été utiles, et se sont installés. Ces rôles, ces sous- personnalités peuvent prendre trop de place, devenir des imposteurs et me jouer de sales tours, si je n’y prête pas attention. Je m’aperçois qu’ils interviennent souvent, comme s’ils se sentaient indispensables…J’essaie de les reconnaître à leur racine, tout d’abord dans mes pensées, prends mon épée magique, et shlak ! , coupe le lien qui pourrait m’en rendre prisonnière.

Je m’aperçois que cette dague métallique est présente dans de nombreuses traditions ; (le dorje tibétain)
Cette lame sacrée m’aide à affûter ma vision , et , par voie de conséquence , les directions que je choisis de prendre.
« En thérapie du Qi gong médical, l’âme humaine est considérée comme étant fortement influencée par les deux principales énergies internes, les Hun et les Po

L’équilibre entre l’âme éthérée et l’âme corporelle est aussi un cadeau de la Vie que nous nous devons d’honorer.
L’âme éthérée, c’est celle qui va et vient entre le Grand Tout et notre Foie…Celle qui nourrit notre Foi . Ce sont les Hun ou les trois âmes éthérées.
L’âme corporelle, c’est celle qui nous fait devenir des individus (étymologiquement « non divisés ») dans un corps voué à changer de forme…Ce sont les sept Po.
« La vie et l’immatériel attachés à la forme constituent les Po »

C’est la part cachée de nous : elle assure notre protection, notre survie à notre insu et notre autonomie en tant que personne physique. Elle nous dit de façon instinctive ce qui est bon pour nous et ce qui ne l’est pas… « Le Pô entre par la bouche et sort par l’anus avec le qi de la Terre et du Ciel. » Il est rattaché au sang, ce sang qui nous distingue de tous les autres êtres vivants et fait de nous des individus.
Le Po régule le système d’attraction et de répulsion et nous invite à prendre soin de notre corps; sur le plan psychique il nous emmène cette capacité de garder ce qui est bon pour nous et de rejeter ce qui ne l’est pas. C’est lui qui nous souffle nos : « j’aime ; je n’aime pas ; je ne peux pas le sentir ; je le sens bien ; ça me plaît, ça me déplaît ; c’est épidermique ; ça me gonfle, me pompe l’air … »
« Il entre par la bouche, et sort par l’anus »
Le Po a beaucoup d’humour il nous rappelle que nous sommes aussi des trous du culs ! Veuillez pardonner ma familiarité, mais je n’ai pas pu m’empêcher…
Les Po nous inspirent l’humilité : ils nous rappellent que nous sommes une humanité qui a urgemment besoin de se confesser…Les feuilles se transforment en humus après avoir offert tant de présents. Chaque être humain devrait vraiment s’inquiéter de tout ce qu’il ne parvient pas à recycler (matières et esprits)et à transformer, car s’il s’en dispense il nuit à l’ordre naturel…Chaque être humain a reçu une Conscience et le libre arbitre en plus des forces du Vivant…Qu’en fait-il ? Non, fausse piste ! Ne parlons pas des autres… Moi, qu’est-ce que j’en fais ? et toi, qu’en fais-tu ?
Nous sommes des esprits subtils, reliés au grand Tout, placés temporairement dans une enveloppe corporelle. Nous sommes au cœur de cette dualité.
Quand je prends le temps de regarder ce qui m’anime, je peux voir que de grandes valeurs animent mon âme et mon esprit et que des plaisirs sensoriels, ainsi que des instincts (tel celui de la survie) animent mon corps…Tout a sa place…Le très- haut me rappelle que je suis aussi un trou-du-cul …et que mon Esprit a besoin d’un corps pour s’incarner ; il me revient de veiller à l’équilibre entre les entrées et les sorties.
Le mariage sacré des Hun et des Pô a alors lieu …

En acceptant ma part sensuelle, instinctive, individuelle, reliée à l’instinct de survie, de conservation et de préservation, j’accepte mon incarnation ; c’est peut-être la meilleure façon d’honorer mon mandat céleste…M’enraciner dans la terre, accepter mon incarnation, l’honorer en prenant soin de mon corps n’est-elle pas une condition pour que la terre de mon corps puisse être reminéralisée ?
Les Po, le Métal représentent l’énergie sous sa forme condensée, compactée, densifiée pour faire l’expérience de l’Unité dans un corps individualisé, séparé…
Qu’est-ce que j’extrais de cette densification ? Le diamant, avant de devenir diamant, ne s’est-il pas offert à ce mystérieux processus alchimique ? « Le but de l’alchimie est de ne plus faire obstacle à la Lumière et de pardonner, dans le sens de (re)donner leur part aux ténèbres. » Cela nous demande de faire preuve de substantialité , de nous ouvrir à nos inspirations et à nos aspirations et la capacité de condenser l’or , la Lumière des fruits de nos expériences . Ces potentiels nous sont offerts par les Poumons et leur allié , le Gros Intestin, ainsi que par notre âme corporelle : le Po .
Mais, attention, ce Po est souvent déséquilibré par un vide d’énergie du Poumon et du Gros Intestin. Cela induit des comportements avares, égoïstes, égocentriques, sans scrupules, avides, rigides…Regardons comment le psychologue Gaston Berger a défini l’avidité : « le fond de l’avidité est la volonté d’être, d’être le plus possible, et de persévérer dans l’être. C’est le besoin de s’affirmer comme un individu séparé des autres, possédant une intériorité propre, constituant un centre autonome par rapport auquel tout le reste du monde s’organise et s’hiérarchise » (aucune allusion aux déséquilibres fréquemment observés dans les sociétés modernes…)
Ce déséquilibre peut se manifester aussi par sa version complémentaire  : un manque de centrage, de structure, de l’insouciance, de l’ inconsistance, de l’inertie, de la mollesse, de l’influençabilité : on devient comme des éponges , sans protection , fragiles ,perméables aux influences négatives…La Nature est bien faite, n’est-ce pas ? Les bourreaux attirent les victimes, et inversement !
Pour ma part, ayant expérimenté les 2 tendances, et même celle du Sauveur, je ne désire que l’équi…libre,…la Liberté d’être libre là où je suis…Je peux observer à quel point cet équilibre est fragile, impermanent ; c’est un peu la voie du funambule : elle demande beaucoup de vigilance ; chaque pas apporte une joie sereine…
La bonne nouvelle, c’est qu’avec le temps et la Pratique, un certain équilibre s’installe peu à peu, emmenant un état illimité appelé « équanimité » …L’équanimité est une des composantes de l’Amour Véritable . Cet état est celui de la non- discrimination ; il donne la capacité de voir les différents aspects d’un phénomène.Il nous permet de prendre de la hauteur , et ainsi d’élargir notre vision. C’est aussi la capacité de lâcher prise.
Le (ou les) Po, c’est aussi notre instinct animal , celui de la survie, de la préservation de l’espèce. La vie étant autant miraculeuse que fragile, cet instinct nous montre comment la protéger : les protections à mettre en place. Il nous donne le sens des limites : celles à poser, celles à repousser, celles à franchir. Il nous renseigne (en grande partie par des sensations corporelles) sur notre état vibratoire, nous montre qu’il est nécessaire à la vie en nous de nous éloigner de certaines personnes ou situations, ou de certains lieux. « C’est une question de survie ! »entend t on souvent. Certes, il faut beaucoup de courage et de détermination pour écouter cet instinct qui fait partie de notre part sauvage, animale. Et des fois, non ! car cet instinct peut aussi agir dans le corps sous la forme d’une force insoupçonnée en cas de nécessité. Nous reconnaissons là une des manifestations de l’énergie de compression, de densification propre au Métal.
Les Po résidant dans les Poumons, c’est par une Pratique régulière de respiration consciente, profonde et complète que nous pouvons entretenir avec eux une bonne relation.
« Les Po sont motivés par des instincts et des impulsions bas et sont uniquement concernés par la satisfaction immédiate des besoins et des impulsions. Cela s’exprime par de fortes envies liées à la reproduction et concernant la survie émotionnelle ou physique. La plupart des comportements autodestructeurs, tels que l’attirance pour des addictions et des styles de vie malsains sont dus à un déséquilibre des Po »
Il est donc « essence Ciel » à notre équilibre , notre santé et notre bonheur que les Po entretiennent une bonne relation avec les états spirituels élevés des Hun.
Les pratiques corporelles, les balades dans la Nature, la méditation, et, avant tout, les exercices permettant à la respiration de ralentir, de s’allonger favorisent ce « près …cieux » « équi … libre ».
Si l’on regarde la réalité en face, il est aisé de s’apercevoir que cet équilibre est fragile, que « ce n’est pas gagné », ni permanent…
L’équanimité , la non- discrimination nous sont d’un grand secours pour « embrasser la globalité », voir que nous sommes tout et son contraire ….
« La Pleine Conscience est notre meilleure protection. »
C’est Elle qui, par exemple, nous avertira quand cet instinct animal qui fait partie de nous est au service de notre santé et de notre bonheur…ou pas…
Cet instinct animal, comme tout, n’est ni bon, ni mauvais ; tout dépend ce que nous en faisons !

Les anges déchus ne sont-ils pas des anges déçus ? …Avant tout par eux- mêmes…
Se confesser, se pardonner, réparer…Ce ménage intérieur est devenu pour moi naturel, indispensable, une autodiscipline quotidienne …
Cette prière m’éclaire, me soutient :
« Mon Dieu, donne-moi le courage de changer les choses que je peux changer, la sérénité d’accepter celles que je ne peux changer, et la sagesse d’en connaitre la différence. »
Je fais ce cheminement par Amour , et je me sens portée par cet Amour : je ressens que la vie nous aime …
De nombreuses traditions ont ritualisé, fêté, exorcisé ce délicat pas sage automnal, dans lequel la rencontre avec les forces de l’ombre est inévitable . C’est aussi le moment de l’année ou il est dit que le voile entre les morts et les vivants est le plus fin.
Dans nos sociétés modernes ces fêtes ont perdu de leur substance, sont devenues commerciales et flatteuses des instincts les plus bas. Heureusement nous assistons aussi actuellement à la résurgence de célébrations et de rituels reliés à la signification des cycles de la Nature.
Il nous est urgent, me semble-t-il de retrouver le sens et d’affronter la réalité telle qu’elle est…Cette saison automnale nous invite à rentrer dans nos foyers , mais aussi dans notre être profond. Certes, nous y rencontrerons nos ombres, ainsi que notre tristesse.
Mais qu’on le veuille ou pas, cette rencontre est la condition pour qu’elles soient reconnues, acceptées, puis, finalement transformées.
« La Vérité, comme chemin le moins douloureux vers la Lumière…. »
J’ai connu les faux- semblants du déni…Rien que d’écrire ceci me resserre à l’intérieur, me fait mal, jusqu’à présent ! Quand j’étais adolescente, ma mère était malade…Elle est partie pour l’autre monde alors que j’avais 20 ans…Je refusais alors cette réalité, je ne me souviens pas avoir pleuré, je faisais « comme si tout était normal » et cherchais (et trouvais) tous les moyens de fuir…C’est une époque ou je n’étais pas heureuse, ni libre, malgré ce que je me racontais et voulais laisser paraître… Je niais la tristesse , celle de ma maman et la mienne…
Je ne parvenais pas non plus à être vraiment joyeuse et insouciante comme beaucoup de jeunes de mon âge, …
C’est en vivant au Congo parmi des êtres simples, démunis matériellement, que j’ai pu observer à quel point tristesse et joie, rires et pleurs étaient indissociables.
J’ai mis très longtemps à me pardonner. Ce fut un long chemin …
Maintenant, je ne me refuse plus « le bonheur d’être triste » et vis très souvent « la nostalgie qui ouvre à l’éternité ».
Le paradoxe avec la tristesse, c’est que si on ne la ressent pas au moment opportun, elle s’installe, nous colle à la peau et à l’âme…faisant de nous des exclus des bienfaits de sa sœur : la joie. La tristesse quand elle n’est pas reconnue peut devenir chronique, blesser nos Poumons, freiner notre bel élan vital, et l’expression spontanée de nos rires francs et de nos pleurs salvateurs. « Ce que nous nions nous soumet ».
L’autre excès c’est quand elle est alimentée par le mental et devient une sorte de raison d’exister pour la personne qui ne veut pas s’en séparer…Certaines personnes racontent et se racontent toujours les mêmes tristes histoires qui leur sont arrivées et leur arrivent encore…La loi d’affinité faisant son travail, elles ne manquent pas d’en attirer d’autres ! Et vas y qu’elles trouvent alors de bonnes raisons de se lamenter et de se poser en victime !
Là aussi, tout est question d’équilibre…La tristesse, qu’elle soit niée ou trop nourrie par le mental bloque le mouvement naturel de transformation…
Vécue au moment opportun, elle honore l’objet de la perte, nous fait ressentir de l’empathie, de la douceur …Le corps, l’esprit se relâchent… L’âme des poètes que nous sommes est inspirée et s’ouvre à l’acceptation d’une douleur infinie car partagée par tous les êtres sensibles…Ce mouvement de repli vers l’intérieur de soi ouvre à la reconnaissance de notre non-séparation. Depuis le « creux de nous- même », nous pouvons nous ouvrir au spacieux qui englobe notre entourage. Ce double mouvement est la danse perpétuelle du yin et du yang…Il est rythmé par le souffle ; le mot « qi » peut être traduit par « énergie », ou bien par « souffle » ; le mot « esprit » vient de « spiritus » qui signifie en Latin « souffle »…
C’est dire comme notre énergie et notre esprit sont intimement liés au souffle…
La pratique d’une respiration consciente, complète est la clé principale pour réunir le corps et l’esprit et maintenir l’équilibre dans tous les niveaux de notre être. Elle peut avoir lieu n’importe où, n’importe quand …Quelle merveilleuse opportunité de renouvellement pour le corps et l’esprit !
Regardons maintenant le renouvellement offert par la direction Ouest, bien différent de celui apporté par l’Est , plus léger et agréable.
La maison dans laquelle j’ai grandi s’appelait « Plein Vent » ; elle était placée sur une colline et l’on pouvait y contempler le soleil couchant sur l’Océan. Je me souviens comme si c’était hier des sifflements sinistres des rafales de vent d’Ouest qui soufflaient surtout en Novembre. Elles emportaient parfois les tuiles du toit, arrachaient des branches et même des arbres de notre jardin.
Certaines années les tempêtes de vent d’Ouest font des ravages ; c’est leur façon de faire le ménage…Elles sont autant imprévisibles et violentes qu’impermanentes…mais qu’on le veuille ou pas, elles font partie de la Nature…
Quand on dit d’une personne qu’elle est « à l’ouest », c’est qu’elle a , ainsi que le vent d’Ouest, « un petit côté chaotique et imprévisible».
Cette direction nous emmène intuitivement à partir à la rencontre des ombres , de la danse des forces de la nuit et des forces du jour , de l’ombre et de la Lumière …Cette rencontre avec l’ombre est inévitable pour guérir le corps et l’esprit…
Je sens un lien entre cette particularité du renouveau ouest qui passe par la rencontre avec l’ombre, la mort, la destruction, la dissolution, le dépouillement et l’époque actuelle…
L’année dernière, alors que j’allais chercher de l’eau de source dans un sanctuaire, une femme s’est approchée et m’a dit : « Nous sommes en pleine apocalypse ; mais vous, savez, apocalypse signifie « révélation » ; tout est en train d’être révélé ; il est urgent d’aller se confesser… »
Ses paroles ont beaucoup résonné en moi…A mon sens, nous vivons une époque de grande confusion : la manipulation, la corruption, le mensonge se sont infiltrés dans tous les domaines de la société ; ils sont insidieusement entretenus par les médias et se sont répandus dans la conscience collective . Paradoxalement, beaucoup de vérités sont révélées aussi ; mais hélas, elles sont délaissées par le plus grand nombre car elles appellent à une remise en question et à un véritable changement. La majorité des personnes ont appris à faire confiance à leur médecin, leurs enseignants, à ce qui est annoncé dans les « actualités », à leurs dirigeants. Elles donnent leur accord tacite, par « facilité » , pour la croyance illusoire « que les choses redeviennent comme avant » ; mais hélas, c’est ainsi qu’elles exportent leur souveraineté et qu’elles laissent entrer le poison en elles (corps et esprit), dans la société et dans notre précieuse Terre mère…
Oui, notre époque troublée a besoin que nous nous confessions…En ce qui me concerne, je ne vais pas voir Monsieur le Curé pour cela…Je me confesse à moi m’Aime… et m’aperçois à quel point cet Amour est exigeant…je ne puis m’aimer vraiment si je me trahis, si je me mens et si je mens à mes proches ; je ne puis me laisser inspirer par de belles valeurs et aspirer à une vie en accord avec elles si j’accepte en moi les faux- semblants, les pensées troubles et les toxines apportées par une consommation inappropriée…
Plusieurs fois par jour, je me confesse à moi- m’aime…Je me prends en « flag » très, très fréquemment ! Mon corps me fait mal quand j’ai trop mangé ou trop bu de vin, mon esprit s’embrouille quand j’ai laissé entrer trop d’informations contradictoires, mon âme s’éloigne quand je trahis mon intégrité…. Les symptômes de mal- être me sont très familiers : je les reconnais et essaie «  de faire mieux la prochaine fois  »et de ne pas m’en accommoder…J’ai besoin là aussi d’un certain équilibre…J’ai reconnu en moi une forme de tyrannie : la tyrannie de la perfection, celle qui me rend (trop) exigeante vis-à-vis de moi, et donc, de mon entourage…
Accepter ma part d’ombre m’a permis d’observer qu’elle était indissociable de ma part lumineuse…
Vous ai- je déjà parlé de Trolette ? Trolette Samtosha… Elle est mon Amie ; c’est une petite figurine en terre ; elle est Terre . Son chapeau de feuilles forme un cône ouvert vers le Ciel.
C’est évident, Trolette est bien connectée aux énergies du Ciel ; elle a de grandes oreilles, ce qui lui donne une bonne capacité d’écoute ; ses petits yeux ronds sont grand- ouverts ; sa bouche forme un croissant de lune , ouvert lui aussi vers le Ciel. Trolette sourit tout le temps. D’où son nom « Samtosha », le « contentement », en Sanskrit .
Comme je l’envie d’être toujours contente ! Pour me rappeler mon aspiration à être « contente », je l’honore en lui ramenant des petits présents de mes balades ; parfois même, je l’emmène avec moi, et elle trône, parmi d’autres objets inspirants sur des autels.
Savez- vous comment j’ai attiré Trolette Samtosha ? …En prenant conscience de ce qu’elle n’était pas…C’est ainsi que j’identifiai la frustration…Je me suis aperçue qu’elle faisait partie de mon paysage intérieur , comme une vieille compagne de route, une vieille habitude, une vieille peau. Je la reconnais sur mon visage, en croisant de façon inopinée mon reflet sur des miroirs. En regardant des photos de moi jeune, je m’aperçois qu’elle vient de loin, du pays de mon enfance…
Qui est-elle ? Elle est celle qui m’informe qu’une partie de moi n’accepte pas le moment présent ; qu’une autre partie ne donne pas son accord à ce qui se manifeste ; dans le corps, elle crée comme un resserrement, une contraction, une tension, une inflammation. C’est un feu interne qui n’a pas encore trouvé comment s’exprimer de façon adéquate ; alors il consume l’intérieur…
Elle est la conséquence d’un élan vital non exprimé, la manifestation émotionnelle des prisonniers en moi…la part d’ombre de mon âme rebelle…
Je la remercie car l’inconfort qu’elle m’a fait ressentir m’a poussée à me libérer de nombreuses chaînes, conditionnements, accords malsains…Elle m’a permis de ne pas me « contenter » de ce qui m’était proposé et de rechercher « quelque chose » de plus intense, inspirant, amusant,vrai, vibrant, signifiant, joyeux, libre…
Mais j’ai fini par m’apercevoir que ce désir « d’autre chose » était sans fin ! …et que, finalement, je n’étais jamais contente…C’est comme cela que Trolette est venue à moi, pour me rappeler d’être « contente », satisfaite, légère et en paix là où je suis…
Ce n’est qu’en moi que je peux trouver cet état, et la capacité de réunir les conditions pour qu’il se produise…Souvent, la plupart du temps, il s’agit juste de reconnaître que ces conditions sont déjà là.
Quand je suis « contente », mon corps se détend, s’expand, mon visage , mon cœur et mon esprit s’ouvrent…Quand je me sens frustrée, ce sont les mouvements contraires ET complémentaires qui se manifestent…Je suis, là encore, au cœur de cette dualité et m’aperçois que vouloir l’un sans l’autre est illusoire…De l’équilibre entre ces contraires nait l’harmonie…Plus j’accepte , reconnais et identifie les messages envoyés par la frustration, plus je me rapproche de ce que représente pour moi Trolette Samtosha : le contentement…
Le contentement , le bonheur se cultivent…le compost (transformation des déchets) leur sert de nourriture ; c’est ainsi que la frustration compostée sert de nourriture fondamentale au contentement…
Ils se cultivent aussi par l’Attention ; l’Attention est le secret pour révéler les choses…
Voici une Pratique très agréable et bienfaitrice : s’asseoir, respirer profondément et regarder quelles sont les conditions de bonheur et de contentement présentes…Les frustrations cèdent un peu de leur contrôle tyrannique chaque fois que l’inclusivité de la pleine conscience les reconnaît et leur offre la Lumière du contentement, du bonheur simple…
J’ai appris ces Pratiques au Village des Pruniers, auprès du Maître Zen Thich Naht Hahn.
Il enseigne qu’il est vain de se transformer en champ de bataille ; si nous voulons la Paix dans le monde, nous devons commencer par la générer en nous…
Pacifier, harmoniser, faire dialoguer nos parts d’ombre et de Lumière en est la condition…
Notre vie même s’inscrit au centre de la dualité, celle de l’inspire et de l’expire, de la vie et de la mort, du jour et de la nuit, des Hun et des Po, des entrées et des sorties…
Le regard profond, « équanime » nous emmène à voir que rien n’est séparé, permanent, et que « tout » contient le germe de « l’autre »…
Si je recherche la Beauté, forcément, je vais rencontrer la laideur ; si je décide de penser, parler, agir selon la Vérité , forcément je vais rencontrer les mensonges ; si j’aspire à la Liberté, forcément je vais rencontrer des prisonniers à l’intérieur et à l’extérieur de moi…
Il y a des mots que je ne prononce même plus, tellement ils sont galvaudés et vidés de leur substance… « Amour » est un de ceux-là…Combien de personnes attendent de l’Amour qu’Il tombe du Ciel, qu’il vienne de l’extérieur ? Ces personnes ne manquent pas de disserter à son sujet, de le vanter et de faire comme si elles en étaient de dignes représentantes ! Mais une observation au-delà des apparences emmène souvent à constater que ces mêmes personnes ne savent pas donner inconditionnellement, pas même un vrai sourire venu du Cœur…Ne parlons même pas de ressources matérielles et de temps !
Les mots sont fatigués , parfois malades, il nous faut parfois les laisser se reposer…C’est ce que je choisis de faire « instinctivement » avec le mot « Amour »…Sans doute pour avoir souvent été déçue, frustrée de ne pas le vivre à la hauteur de ce que je pressens être sa substance…Je le soigne donc en moi ce mot sacré qui désigne une fréquence vibratoire merveilleuse et illimitée présente en chacun de nous…Je le soigne en reconnaissant et en cessant de nourrir tout ce qu’Il n’est pas et en cultivant soigneusement ses quatre composantes : la Bienveillance, la Compassion, la Joie et l’Équanimité.
Chaque expérience , vécue dans la Lumière de la Pleine Conscience est un réel PRÉSENT (selon les deux sens du terme)…
Quand j’ai rencontré mon enfant intérieur, l’écouter m’a permis de découvrir un de ses besoins et envies essentiels : s’amuser !
Parfois, je m’amuse avec des amis ; mais comme parfois, ces moments se font rares, je ne manque pas ce rendez- vous avec la petite Claudie à qui j’ai promis « qu’on allait bien s’amuser ! » C’est ainsi que j’ai appris à déceler l’humour dans beaucoup de situations et à me moquer gentiment de moi quand j’ai tendance à me prendre trop au sérieux. Je m’amuse aussi à donner des noms aux personnages qui apparaissent en moi à mon insu, surgis de la conscience du tréfonds ; si je vois qu’ils ne me servent plus à rien, je les remercie, et organise pour eux « des pots de départ »…Des fois, ils ne veulent pas partir se reposer, je les invite alors à « en faire moins » , à se détendre et à ne plus jouer les indispensables.
Je m’amuse aussi à faire le lien entre des anecdotes qui me sont données de vivre au sein d’une même courte période et qui, en apparence n’ont rien à voir l’une avec l’autre…
En ce début Novembre, j’ai eu la chance infinie d’assister à un spectacle autant rare que sauvage : le repas et l’accouplement de deux gypaètes barbus…Grace à un télescope, j’ai pu contempler leur Beauté, leur envergure, leur puissance, la justesse et la perfection de chacun de leur mouvement…Le monde sauvage à l’état brut ! Avant l’accouplement, ils se sont rapprochés : perchés dans l’immense falaise abrupte d’un canyon sur une aspérité rocheuse au-dessus du vide , ils ont d’abord fait preuve d’attentions, de tendresse… Puis l’accouplement eut lieu dans un grand déploiement d’ailes ! Dans cet univers rude, en dépit des innombrables obstacles, la vie veut se vivre…Ce grand oiseau m’apprend l’équanimité, je m’inspire de sa capacité à voler haut et à développer une vision large.Il me rappelle aussi la beauté du sauvage…qui nous « sauve de l’âge ». Il me rappelle aussi la réalité de la vulnérabilité : il fait partie d’une des innombrables espèces menacées par les dysfonctionnements liés à l’activité humaine.
Durant la même semaine ou j’ai pu être témoin de ce spectacle rare et précieux, j’ai vécu une expérience qui allait me rappeler que la Beauté, la joie, la légèreté pouvaient se retrouver dans des univers hostiles et des situations autant rudes qu’incertaines…
La danse de l’ombre et de la Lumière s’infiltre partout…
Je fais partie d’un Collectif dont la vocation est un meilleur accueil pour les migrant(e)s.
Dans ce cadre- là , il m’a été demandé de rendre visite à l’hôpital au seul survivant d’un drame qui a eu lieu chez nous, au Pays Basque . Ils étaient quatre, ils venaient de franchir la frontière au petit matin ; en marchant, ils suivaient la voie ferrée. Éreintés par de nombreuses nuits sans sommeil, ils se sont endormis. Ils n’ont pas entendu le train arriver…
Seul, M. a survécu…Quand, pour la première fois, je suis entrée dans sa chambre d’hôpital, j’ai été saisie par l’intensité de son regard : immense et doux…Il mange et dort très peu , son bassin et une jambe sont cassés, de nombreux points de suture sur sa tête montrent qu’elle n’a pas été épargnée… Son meilleur ami était avec lui quand l’accident est survenu, ils avaient des rêves, des projets à partager , mais il n’est plus de ce monde …
M. n’a ni argent, ni sécurité sociale, ni sécurité tout court ; il ne sait pas ou il va aller quand le moment sera venu de sortir de l’hôpital. Il adore jouer au foot, mais ne sait pas s’il pourra remarcher un jour…
Mais le regard de M . est doux, son sourire , vrai…Lors de ma dernière visite, nous avons ri , trouvant une complicité et une connexion commune à notre humanité au-delà des différences ; je l’ai trouvé beau et très détendu… Une douce lumière se dégageait de ses propos et de son regard…Je me suis dit : est-ce cela la résilience ?
Encore une fois, une grande leçon se dégageait de cette observation de la non – séparation…Les gypaètes, comme M. m’ont montré qu’une grande beauté , de la douceur et de la justesse peuvent apparaître dans des environnements hostiles .
Laissez-moi maintenant vous conter un autre exemple de mise en lumière de liens entre des phénomènes dont j’ai été témoin…beaucoup plus léger…
Rassurez -vous, je suis consciente de la subjectivité de ces perceptions et n’en fais pas une Vérité !
Lors d’un stage de Qi gong que je suivais en tant qu’élève , l’enseignante a proposé une méditation assise dehors ; la lumière d’automne illuminait les feuillages chatoyants , mes chères Pyrénées s’offraient à mon regard, et je choisis donc de ne pas fermer les yeux…
Un jeune chien roux plein de vie a alors attiré mon attention ; il remuait ardemment sa petite queue, tellement heureux de voir autant de personnes à sa portée…et apparemment disponibles ! il essayait de mettre sa tête sous des mains ouvertes dans l’espoir de caresses ; comme sa récolte a été maigre, il a alors été chercher un bâton pour le poser devant certaines personnes en jappant…Toujours rien ! Imperturbables, les personnes continuaient leur méditation…Ce qui n’a pas découragé notre petit chien ; il s’est avancé vers un homme, lui a posé le bâton sur les genoux et a glissé sa tête sous sa main pendante ; cette main s’est alors transformée en gifle sur le museau du petit chien ; une gifle sèche, sévère, douloureuse…Cette gifle a réveillé chez le petit chien un jappement plaintif , qui ressemblait à des pleurs ; chez moi, elle a réveillé un très ancien amalgame de colère , de frustration et d’infinie tristesse…qui s’est accumulé suite à d’innombrables expressions d’enthousiasme déçus pour n’avoir pas trouvé d’écho…
Trois jours après, une personne que j’apprécie beaucoup m’a appelée d’un ton très sec, pour me signifier qu’elle avait été « saisie » par le contenu d’un mail que je lui avais adressé .Dans ce mail, j’exprimais à cette personne ma « déception » car elle n’avait pas répondu à une proposition qui m’inspire et me tient beaucoup à cœur  : un nouveau projet de Pratiques dans la montagne…il me semblait que cette personne en particulier allait adhérer à mon enthousiasme…Grossière erreur ! Oser lui avouer ma déception m’a valu une petite gifle sèche sur le museau …Le même museau qui me fait « sentir » …Cette expérience m’a au moins appris que la déception était pour moi le pole opposé et complémentaire de mon enthousiasme…et que c’était en moi que l’équilibre entre les deux se devait d’être maintenu…J’essaierai la prochaine fois de ne rien dire quand une personne ne prend pas le bâton que je lui porte pour jouer…Je suis ce petit chien roux, et je suis l’adulte qui comprend et accepte que tout le monde n’est pas dispo pour répondre à mes propositions ; et je suis celle qui est capable de se réjouir d’autant plus de la présence de ceux qui répondent à mon enthousiasme !
Nous vivons sans arrêt, des opportunités de faire le lien entre les phénomènes, de mettre en Lumière leur nature impermanente et interdépendante ; cela nous permet de développer une vision large et la capacité « d’accepter ce qui est »…
Tel est le message du bel Automne , de l’inspire et de l’expire, de l’ancien qui fait place au nouveau, de l’Unité logée au sein de la dualité…

L’Hiver

Cette année, il est venu d’un coup ! sans prévenir ! quoique…non, c’est faux ! les plus attentifs d’entre nous avons entendu les « rrrrhou , rrrrrhou rrrrhou » aigus et joyeux des grues…Quel émoi ! En ces temps de grands changements incertains et inquiétants dans la société des humains, contempler un des signes de l’ordre de la Nature me rassure profondément…Je lève mes yeux embués de larmes de reconnaissance vers le Ciel et admire leur esprit d’équipe, leurs chorégraphies et ce grand « V » de la victoire de la Lumière sur les ténèbres qu’elles dessinent…
Puis, ce fut le deuxième grand émoi : les premières neiges ! C’est indicible ce que je ressens quand, depuis mon village, j’aperçois le blanc étincelant sur les sommets …Ce qui est certain, c’est que cela me ramène à l’enfance, à l’émerveillement, à la pureté, aux jeux, aux premières glissades ! Cela me ramène aussi aux joies partagées et aux prises de risques pour s’épater et épater les copains lors des séjours de ski de mon adolescence…Et, plus près , dans l’illusion du temps, aux longues randonnées en raquettes qui m’ont permis de surprendre des isards , de contempler les dentelles formées par les différents états de l’Eau,
les scintillements du soleil qui se déguise en multiples étoiles terrestres,et les sommets devenus mystérieux et sacrés, car inatteignables…Ces balades demandent un effort enthousiaste , il faut y aller ! Braver le froid, la flemme et la fatigue…
S’extraire du coin du feu, pour mieux le retrouver après, me procure énormément de satisfaction : j’ai le sentiment de « faire ce qu’il faut » pour mon bonheur, ma santé , mon besoin de Beauté et d’intensité…Ma motivation met en route ma détermination, et l’énergie répond !
Bref ! ce blanc sur les sommets m’excite, me stimule, je ne sais pas quand ni comment, ni ou, mais je vais y aller ! Je suis déterminée !
En attendant le moment opportun, je continue de pratiquer et d’enseigner le Qi gong, là ou je vis…Et je sais que c’est le moment , le moment de privilégier les mouvements et les attitudes qui vont renforcer l’énergie des Reins…Là aussi, ce sentiment de « faire ce qu’il faut », si ancré dans mes mémoires et validé par ma Conscience me donne de la vitalité , de la joie, et me rassure.
Cela fait maintenant 18 années que j’ai découvert la Pratique du Qi gong et les connaissances qui en sont à l’origine…L’étude, les apprentissages, la diligence dans la Pratique et l’observation interne comme externe ont fait que ma compréhension et mes découvertes n’ont cessé de se préciser et de s’approfondir. Je m’aperçois que cela se modifie, s’affine, pour, au final, devenir de plus en plus simple, épuré, évident.
Cette année, le message qui se dégage pour moi est que cette précieuse énergie rénale nous permet de répondre « Présent(e) ! » à l’appel de la Vie, debout entre Terre et Ciel, bien positionné, et poussé par l’énergie des ancêtres qui attendent de nous une vie qui a du sens ! Voilà, en résumé ce que me disent les « souffles de l’Hiver » et les messages de l’Eau, cette année…Oui ! c’est cela… !
Je m’amuse aussi à mettre de jolis mots dans l’Eau, à les laisser infuser…Par exemple : « fluidité », « douceur », « beauté »…infusent en moi le yin qui va équilibrer le yang de la détermination…
Et j’écris des messages sans âge, dans les mémoires de l’Eau, arrosées de jolis mots…
Quand j’écris devant le Feu pour transcrire les messages qu’il me livre, je sais que depuis la nuit des temps, d’autres êtres les ont reçus…Quand j’écris sur la pureté de la neige et la joie de l’effort, je sais aussi que ces messages ne viennent pas de nulle part…Ils me sont tellement familiers que cela ne m’étonnerait guère que mes parents , grands parents,et ancêtres plus lointains les aient ressentis…
Cette année, la peur, l’anxiété, l’irrationalité, les manipulations, les mensonges, le déni, la résignation se sont infiltrés dramatiquement dans la conscience collective. Savamment, ou plutôt diaboliquement diffusés par les médias, ces poisons se répandent dans notre Eau, faisant adopter par une grande majorité d’entre nous des comportements aliénants, dans lesquels « le courage d’être soi » est mis à l’épreuve…Pour ne pas sacrifier leur confort matériel, leur routine tournée sur des satisfactions extérieures, leur « image », leurs croyances naïves , beaucoup de personnes font des « non- choix », en essayant de se faire croire « qu’ils n’ont pas le choix »…Cela m’attriste énormément, je me sens assez impuissante car je sens que le « poison » s’est infiltré ;j apprends à me taire, à faire grandir en moi ces qualités qui m’étaient étrangères il y a quelques années : l’équanimité, la compassion, l’acceptation…Je n’y parviens pas toujours , le Coq en moi a parfois envie de lancer des « cocoricos » de réveil…Je regarde avec effroi le triste sort réservé aux lanceurs d’alerte de nos jours, et fais trop souvent ce terrible constat : « et tout le monde s’en fout ! ». Je tourne le regard vers intérieur et tente de dénicher ces peurs, ces compromissions, ces aliénations dissimulées dans mon déni…Je retrouve ainsi mon pouvoir : le pouvoir sur moi- même, sans doute le seul qu’il est digne et juste de développer.
Je ne vais pas énumérer ici toutes les situations malsaines et morbides qui demandent actuellement un positionnement courageux, juste et conscient, pour les transformer…Il y en a trop ! Le bon vieux Lao Tseu vient à mon secours :
« Mieux vaut allumer une lampe que de maudire l’obscurité » …Oui, la lampe, la lampe !
« Allume là d’abord à l’intérieur  » me soufflent les Sages et l’énergie de l’Hiver…
Alors, « je rentre », fais silence, m’écoute , ralentis, me blottis « coucouche panier papattes en rond » pour soigner mes tourments, mes révoltes et laisser les mots et les maux se reposer…Me revient en mémoire une histoire venue d’Afrique :
« Un éléphant , en traversant la rivière perdit un œil ; mince alors ! il paniqua, et se mit à piétiner et à fouiller avec sa trompe pour retrouver une vision normale…Arriva ce qui devait arriver : la boue s’agita ,l’Eau se troubla, et son œil, notre éléphant ne retrouva pas…Fort heureusement, une chouette perchée non loin de là sur un baobab, amusée , assistait à la scène. Elle le laissa batailler encore un moment , mais comme elle était chouette, finit par lui dire : « Ohé, l’Ami, que fais-tu donc ? Ne vois-tu pas que plus tu t’agites, plus tu troubles l’Eau ? Calme- toi donc, et tu verras, ta vision s’éclaircira … Heureusement pour lui, cet éléphant n’était pas un arrogant et il eut l’humilité d’écouter la chouette qui lui ulula alors : « Pose tes pattes, respire calmement, oui, voilà, calme, tranquille, ne fais rien… »
Naturellement, l’Eau de la rivière s’éclaircit alors, jusqu’à devenir limpide ; l’œil apparut, il n’était pas loin. Notre éléphant retrouva sa vision, et grâce à la chouette chouette devant qui il s’inclina avec gratitude, apprit une précieuse leçon… »
C’est donc cette précieuse leçon que j’essaie d’appliquer, d’abord dans mon corps…
« Me poser », me « mettre en pause », revient, dans la position debout à m’ancrer, m’enraciner…à laisser descendre le repère cérébral dans les plantes de pied, à imaginer que mon bassin pèse 500 kgs et que le sacrum retrouve son lien sacré avec la Terre, alors que le sommet de mon crane est comme suspendu par un fil …Habiter correctement la position debout demande de la Pratique, de la Conscience, de la diligence…
La récompense est la stabilité (corporelle et émotionnelle) qui en découle. S’ancrer, c’est planter un repère dans la Terre ; c’est la condition pour ne pas se laisser emporter par les tempêtes…Se centrer est une posture corporelle et une Attention portée sur le centre d’énergie originelle qui est aussi le centre de gravité : le Dan Tien inférieur. C’est un état d’être, une présence à Soi et au monde, sans lequel la tranquillité, le calme, la solidité et la confiance sont totalement compromis.
Ce lieu, le Dan Tien inférieur est nommé « Hara » par les Japonais et « lieu de Pouvoir » par beaucoup de traditions ancestrales…Quel que soit son appellation, toutes les Traditions de sagesse s’accordent sur les fonctions de ce Centre, qui est notre véritable Centre…
C’est là ou réside notre Potentiel , celui qui permet à nos « potes en Ciel » de s’incarner…
J’ai beau toucher si souvent ma fragilité et ma vulnérabilité, je ne les laisse pas faire des « non choix » à ma place, car j’ai acquis cette salutaire habitude de m’établir dans ce Centre qui me relie à la Terre et à ma capacité de transformation…et de résolution.
« Dan tien » signifie « champ de cinabre » : le mot « champ » nous parle de travail, de terre à cultiver, et donc d’effort ; le mot « cinabre » désigne le liquide obtenu par les alchimistes Taoïstes après un long processus de transformation. Ce lieu est notre réserve des souffles originels, de l’énergie ancestrale, primordiale, acquise au moment de la conception…
Les Reins sont la « racine du Ciel antérieur », c’est-à-dire de ce qui précède la conception.
Ils sont les premiers organes à se former : ce sont nos haricots qui vont donner naissance à notre colonne vertébrale, nourrir nos os, nos dents notre moelle épinière et notre cerveau.Ils se trouvent à l’arrière de ce centre et en font partie.
C’est ce lieu qui nous donne la possibilité d’être responsables, c’est-à-dire « capables de réponse ». N’est-ce pas cela « être dans son Pouvoir » ? Les personnes « centrées », « dans leur Pouvoir » ne cherchent pas à le prendre aux autres, et ne se laissent pas prendre le leur…D’où l’importance de bien habiter la posture debout…et l’assise aussi, d’ailleurs…
Un positionnement corporel juste, aligné entre Terre et Ciel, a toutes les chances de procurer une stabilité intérieure solide. Les Reins sont la fondation, le support de toutes les énergies du corps, notamment du Cœur et, à travers cela notre mental…Toutes les thérapies ont peu d’effets si la racine du problème, c’est-à-dire l’énergie des Reins n’est pas traitée, renforcée…